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DitSgracieux
27 novembre 2007

Introduction

Il est 22 heures, il est tard et j'ai sommeil. Journée éprouvante. Pas comme les autres. Ca commence par une question : j'ai envie d'écrire, écrire des trucs que personne ne lira jamais, où alors le bonhomme du coin qui sait pas quoi faire chez lui et qui se balade sur les blogs des autres en espérant y trouver le sens de sa vie. Bref j'ai envie d'écrire mais je ne sais pas où. On peut écrire sur les bancs, sur les murs, sur des feuilles et sur du vide, comme là. Mais le poids des mots n'est pas le même. L'impact est différent. Alors je me suis tourné vers le numérique. L'élan incroyable de l'internet. Attention faut pas croire. Ca fait des années que je rode sur ce bidule d'araignée. La toile à mille et un secrets, j'en connais tout de même quelques uns. M'enfin, est ce pour ça que je serais plus lu que le blog moyen du mec moyen ? Non, bien sur que non. Rien de plus qu'un passage de vie à raconter. Alors pas de quoi retourner Hugo dans sa tombe. Mon histoire ne commence pas. Elle se termine. Comme la votre d'ailleurs. Etes vous conscient que je gaspille votre temps. C'est un luxe que nous ne devrions pas nous offrir. J'ai en quelque sorte le pouvoir temporaire de vie et de mort sur vous. Je suis un tournant de votre vie, parmi les milliers d'autres qui croiseront ou non votre chemin. Un jour quand vous aurez tout perdu, ou tout gagné, vous vous direz tout ça c'est DitSgracieux. Voila. Et je serais un petit Dieu parmi les milliers d'autres petits Dieu qui ont peuplé, peuple et peupleront votre vie. Mais j'aurai au moins le courage de le reconnaitre, j'espère avoir agréablement gaché votre temps. Bref, il est 22 heures, il est tard et j'ai sommeil. Journée éprouvante. Pas comme les autres. Les gens sont gentils. Aujourd'hui je veux dire. Et pas de façon intemporelle et banale comme : "aujourd'hui les études c'est plus ce que c'était". Non ça, c'est une phrase de trou du cul pour meubler une conversation. Non aujourd'hui comme : le 26 novembre 2007 de 00h00 à 23h59. Donc, les gens sont gentils. Et pourtant ça commençait franchement pas bien. Déjà, levé 06h30. Ok j'entends venir les gens qui bossent de nuit, où les hypocrites qui aiment bien raler sur les gens qui ralent. Moi, 06h30 = trop tôt pour être O.P. Bon on passe sur les effluves brumeuses d'un cerveau en carafe que je n'alimente pas en caféine depuis 20 ans. Moi le matin, je bois rien. A part l'eau du dentifrice. Mais c'est pas exprès. Résultat je m'habille en pingouin pour aller travailler. Je me (peigne?). Je ne connais pas le terme exacte de ce qui sort d'un pot de gel et de mes mains hasardeuses à 07h00 du mat'. Bref cela ressemble plus ou moins à une coiffure. Je me pouppone. Je m'éjecte de ma chambre, et je passe un quart temps à ma poste privée pour envoyer un colis. (oh le vilain sous entendu). 07h15, j'enfile mes pantoufles de verres (qui au passage sont des rangers, je vous laisse imaginer la gueule que j'ai en pingouin sur rangers) et me prépare à affronter le froid alaskien qui règne dehors. Résultat je suis déçu, il fait juste friskounet. Persévérant dans l'idée que cette journée allait être une grosse journée de m*****, je trouve enfin le moyen de raler quand je vois que ces cons d'agents d'entretien de la voie public n'ont toujours pas, en trois semaines de temps, réussi à paver le trottoir menant au pont qui mène à la gare. Et comme ils ont décidé de ne pas jouer que la moitié de la carte de la connerie ils ont pété le deuxième trottoir et commencé lui aussi à le daller. Bref je vous passe le topo, 80% de leur caillasse joliement taillé en cube ont été chourré par les branleurs du coin. Ils ne restent plus que de la bonne teterre qui dégueulasse bien mes pompes noires et cirées. Comble de l'agent de voirie et de leur stupidité légendaire, ils ont mis de chaque coté de la route le panneau : Piétons, prenez le trottoir d'en face. Je me suis fait un régal en finissant le boulot et en envoyant valdinguer le reste du bordel qu'ils avaient laissé. Je taille ma route, craignant tout de même un élan d'héroisme d'un des pecnaus du coin. Je n'ai pas de pensées négatives envers les paysans et autres peuples des sous bois mais reconnaissez qu'un paysan avec une fourche, c'est plutôt flippant. Surtout quand celui ci est censé être français comme vous et moi et qu'aucun mot sortant de sa bouche n'ait une sonorité intelligible. Juste une espèce de baragouinage à base de "Rondoudjou" et de "Qu'est s'qui m'faut c'ui là à faire son hargneux ? ". Dans ces cas là, il vaut mieux être diplomate, où savoir courir vite. Mais on se perd. Bon on se remet en situation. J'ai la tête dans le cul (autant être franc), je suis ronchon et en plus je me les cailles (autant, à nouveau, être franc). Ellipse temporelle. Me voilà à la gare. Heureux enfin d'être au chaud, mes lunettes recouvertes de buée me faisant saluer des panneaux d'indication, je m'assoie sur un des fauteuils hyper confortable de la gare. Non je n'exagère pas. Content de vivre et content que la buée se barre (aussi faut le dire) je regarde la panneau d'affichage au plafond qui indique l'arrivée des trains. Et la stupeur, kinder, surprise, malédiction un autre train, non indiqué sur le site SNCF, fait la correspondance pour mon lieu de travail vingt trois minutes plus tard que celui pour lequel je me suis levé. J'étais horrifié... j'aurais pu gagner vingt trois minutes de sommeil en plus. Et là, à ce moment précis, j'ai revécu toute mon enfance (malheureuse soit dit en passant). Les noëls avec seulement cinq cadeaux, les anniversaires foirés parce que ma mère n'avait pas acheté assez de champomi et enfin ma puberté tellement difficile. La poussée des poils et tout ça. D'ailleurs, je les cherche toujours. Bref, vingt trois minutes de sommeil en moins pour mon compte je monte à bord du train, qui, en freinant, et pour une fois je note, n'a pas posé ses ongles sur le tableau en ardoise et lacéré consciencieusement de long en large. Sans bruit quoi. Hop mon popotin sur le vert siège de mon wagon, je m'enfonce le plus loin possible dans le moelleux du dossier. Et enfin, mes yeux touchent l'improbable. Ils se ferment, et me laisse m'endormir. Un micro-nanonième de seconde plus tard, un groupe de ménagères ménauposées s'installent devant moi en m'éjectant les genoux contre la paroi et en jactant comme si leur vie en dépendait. D'un sourire plein de dents (jaunes et carriées) l'une me dit "on vous dérange pas au moins". Je n'ose pas répété les mots qui sont sorti de ma bouche à ce moment là. Je peux juste vous préciser qu'après la cohabitation à été plutôt hivernale. Je suis (un peu) commerçant (à mon temps perdu et aussi pour bouffer) et donc comme il se doit j'ai gentiment souhaité une bonne journée à la niqueuse de genoux du train en la gratifiant d'une merveilleuse béquille dissimulée dans un pseudo "ohlala je tombe". Je suis sur qu'à l'heure actuelle, elle se souvient encore de mon sourire (plein de dents BLANCHES moi !) et de mon "oh excusez moi, je n'ai pas fait exprès" bourré de jubilation mal dissimulée. Gay comme un pinson (ahahah la bonne blague), je sors de la gare un pied devant l'autre. Ca à l'air simple comme ça mais essayez en situation réelle. Pensez à avancer votre pied gauche quand c'est le droit qui automatiquement rééquilibre la balance interne de votre corps (phrase savante quand tu nous tiens...) Vous avez le droit de vous cassez la gueule. Faites le avec finesse : oh j'ai glissé sur une PUTAIN de m****** de chien. Automatiquement vous déclencherez la sympathie de tous les impotents qui peuplent ce monde, y compris moi. J'arrive dans mon petit et modeste commerce de quartier (211700 euros de chiffre d'affaire à l'année). Un boui-boui au fin fond de la jungle civilisé. Une boutique de balise gps. Ouais des portables quoi. Et là, bienvenue au monde de "trou du cul land". C'est ici et seulement ici (à vérifier mais ceux de la file d'attente de la Poste sont pas mal aussi) que l'on retrouve les plus cons et les plus mals lavés de ce pays. Toutes races confondus. Je pense que si on cumule le QI de chaque personne qui passe la porte (je passe pas par la même porte :D) par jour, on obtient 3500. Vous réjouissez pas, la moyenne journalière de clients est de 50. Ouais, beaucoup moins glorieux tout d'un coup. Alors je sais pas. Il y a peut être un aimant à attardé dans cette rue, ou alors les gens en vrai, pas derrière un pc, comme vous, sont tous des incapables. On en arrive à ce genre de constat quand certaines personnes qui passent la porte nous demandent si on est mieux que Bouygues. (ok je me trahis) Ou alors quand ils nous demandent s'ils peuvent prendre un forfait cinq heures avec le tout dernier Bluetruc-chose et résilier le lendemain après avoir consommé tous le crédit. Le must c'est quand même les personnes qui rentrent en boutique, qui ralent parce que c'est trop cher, qui claquent la porte en partant et qui reviennent cinq minutes après en ralant qu'en fait on est les moins cher. Et que c'est de notre faute s'il rale. J'imagine que ça vous parle pas. Vous devez avoir vos anecdotes de boulot vous aussi, qui vous font pisser de rire quand vous vous les raconter entre collègues. Comme les blagues de scientifiques. L'humour privé. C'est pour ça que j'adresse ce message à la peuplade d'abrutis qui continue de se reproduire sur cette Terre. Arrêtez, vous vous faites du mal. Et rassurez vous, on a assez rigolé. Après avoir consciencieusement nettoyé du bout des doigts la vermine bactériologique déposée par leurs doigts gras et visqueux sur les vitrines et balayé toute la m***** que ces impotents (comme vous et moi sur ce point là) ont ramené avec eux, je sors enfin prendre l'air. Et la pollution. Je traine mes pieds jusqu'à la gare. J'évite les myriades de clochards dégoutants de liberté obligatoire (c'est décidé je vote à droite) qui squattent gentiment les devants de la gare et j'arrive enfin devant le panneau afficheur de trains qui partent bientôt.Ou pas. J'entends alors la voix cochonne du Bot Sncf féminin qui, nous les hommes, nous à un jour fait fantasmer. (Qui n'a jamais fait exprès de composer un faux numéro pour se laisser reconduire gentiment et sensuellement par la douce Madame Télécom ?) Elle m'annonce vaguement dans le brouaha collectif que je suis grave à la bourre pour mon train. En un peu plus littéraire. Donc je cours, donc je me jette sur le train et donc j'apppuye comme un demeuré sur le bouton d'ouverture de porte. Il ne rempli pas son rôle. Je regarde appeuré autour de moi, je hurle, je fond en larmes, je fais des prières, j'essaye de l'amadouer, de l'acheter même mais rien n'y fait. Je reprends mon calme, et tourne discrètement la tête pour voir si d'autres personnes sont au bord du gouffre Délirium Trémens. Et là je vois des Homo Sapiens males et femelles qui me regardent avec l'air de dire "tiens encore un taré de plus". Honnêtement je peux pas leur en vouloir, j'ai pensé ça d'eux toute la journée. Pardonnant leur méprise sur ma personne, je lance une vague petite phrase pour les rassurer "héhéhé j'ai cru qu'il partait". Cela a pour simple effet de provoquer chez eux une mine de dégout et une pensée du genre " mais pourquoi il me parle lui". Déprimant. Bon en fait le train aura quarante minutes de retard, et je discute avec les controleurs amassés sur le quai. Ils me disent qu'ils ne peuvent pas se permettre d'expliquer aux gens pourquoi il y a retard. Ils ont l'air gêné, ils n'arrivent pas à dire les mots. Alors je les soulage : "les gens sont tout simplement trop con pour comprendre". Lueur d'espoir dans leurs yeux, ils ont compris que j'étais avec eux. Ils m'ont tout de même jaugé en me demandant combien j'avais de doigt pour être sur que ce n'était pas une feinte. Vous savez, le genre de mec qui vienne vous parlez en lançant une phrase super intelligente. Là vous vous dites, "ah cool enfin un mec intelligent" et paf, trois secondes après vous vous rendez compte que ce type vient juste de vous ressortir une phrase qu'il a ruminé pendant deux jours. Désormais il squatte votre espace vital en vous tapotant l'épaule, avec des "j'pense comme vous" ou des "on est pas si différent toi et moi". Il vous tutoie. Et le drame, c'est si vous êtes une dame... Bref, je passe le test avec succès, j'apprends qu'ils ont grillé un morceau de la rame, mais qu'ils sont sur le coup, ou du moins ils espèrent. Il faut croire qu'à la SNCF les controleurs espèrent suffisament fort car on est partis. En retard mais bon. La fin de cette histoire arrive bientôt. Le côté positif je veux dire. Parti pour une petite balade dans le froid de deux kilomètres à la sortie de la gare Home sweet Home, une dame dans sa voiture s'arrête à mon niveau et me demande si je veux qu'elle me raccompagne. Même dans l'idée que celle ci veuille me violez, elle n'est pas si mal, donc j'accepte. Bref un pur élan de bonté, elle me ramène chez moi et je peaufine le trajet jusqu'à ma porte d'entrée par quelques petits pas bien placés. Et là, prêt à enfoncer la clé dans la serrure, cette terrible phrase m'a assailli. Comme ça sans prévenir. Un vilain coup dans le dos. Cette phrase : "les gens sont gentils". Voilà, j'extériorise. J'espère avoir correctement gâché votre temps, et créer de ce fait un tournant indispensable dans votre vie. Vous pouvez m'appeler Dieu.
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